jeudi 15 janvier 2009

Retour à mon bureau.

J’ose dire que je viens de bénéficier d’une heureuse maladie. On m’affirme que j’aurais accumulé quelques imprudences mais je n’en crois rien. Plus sûrement, victime comme tant d’autres de l’attentat bactériologique de quelque méchant virus grippal, il s’y est ajouté quelques complications nécessitant un instructif séjour dans une excellente clinique de Toulouse où j’ai été excellemment soigné. La vérité m’impose de dire qu’avant d’y être transporté, un médecin très catholique mais très idéologue de l’omnipotence homéopathique, négligeant les maux que je lui décrivais et n’établissant donc pas le diagnostic convenable, m’assurait que « ça allait passer » ! Et en effet, tout passe… mais pas toujours très bien.
Faut-il mentionner ici, une fois de plus, qu’en médecine comme ailleurs, la foi et les bons sentiments ne peuvent pallier l’incompétence ? Très bien soigné par des médecins peut-être pas catholiques mais compétents, j’ai donc mis à profit de longues journées d’épuisement physique mais pas intellectuel avec le bouquet de livres que j’avais demandé à Elisabeth de cueillir dans ma bibliothèque.

Le génie de Balzac : La maison Nucingen

N’ayant pas lu d’ouvrages de Balzac depuis très longtemps, j’avais le vague souvenir dans La maison Nucingen des dialogues de Blondet, Finot et Bixion sur le baron de cette « maison ». En pleine affaire Madoff, je trouvais là des pages superbes sur les ressorts du lucre et de la finance mis en œuvre par le baron de Nucingen.

« La controverse de Valladolid »

Les anciens du Centre Charlier savent combien j’ai aimé ce prodigieux historien, éditeur, conteur, homme de foi, cet ami si chaleureux, si bon, qu’était Jean Dumont, personnage de haute et puissante stature capable de causer d’une manière étincelante presque toute une nuit, à la condition de deux cotes de bœuf et d’au moins autant de bouteilles.
Récemment un aussi prétentieux qu’ignorant crétin avait osé m’infliger au cours d’un dîner quelques considérations ineptes sur l’œuvre espagnole en Amérique destructrice de la si belle civilisation (sic) des Aztèques sacrificateurs et anthropophages.
Il invoquait pour cela le personnage de Bartolomé de Las Casas, ce dominicain sanctifié par la désinformation historique pour son action réputée magnifique de défense des Indiens face à l’oppression espagnole.
Or, la vérité, c’est que, les choses ne furent pas ainsi. Alerté par les campagnes de Las Casas, Charles Quint, homme d’une grande foi, très soucieux de justice pour les Indiens, dans la continuité de sa grand-mère, la grande Isabelle la Catholique, organisa en 1550 et 1551 un décisif débat connu dans l’histoire comme « la controverse de Valladolid ».
Face à un jury de 15 personnages de grande stature intellectuelle, il opposa à Las Casas l’humaniste prestigieux Ginés de Sepulveda, chapelain et chroniqueur de l’Empereur et ancien porte-parole de Cortès, l’immense conquistador, si diffamé. Ce fut là, à l’honneur de l’Espagne, le premier grand débat sur les droits de l’homme. Et ce ne fut pas l’idéologue exalté Las Casas, un peu schizophrène (il avait des esclaves noirs !), qui l’emporta mais le très réaliste Sepulveda. Mais voilà que je vais tout raconter alors que mon seul but est ici de rappeler qu’à la lumière de l’ouvrage de Dumont on pourra efficacement réfuter les montages de la désinformation historique contre l’œuvre espagnole et catholique en Amérique qui sauva les Indiens, au lieu de les exterminer comme dans l’Amérique « WASP » (White-Anglo-Saxon-Protestant) trop longtemps donneuse de leçons.
A demain avec… Saint Augustin !