Le rapport d’évaluation de la loi Léonetti vient heureusement confirmer les choix décidés par l’Assemblée Nationale en 2005.
L’extrême matraquage médiatique, prenant prétexte de la douloureuse affaire de Chantal Sébire et montant en épingle quelques cas isolés, n’a pas eu raison du bon sens des rapporteurs d’évaluation de la loi.
Le docteur Louis Puybasset, chef de l’unité de neuroréanimation chirurgicale de la Pitié-Salpêtrière, s’est exprimé avec une grande pertinence dans le cadre des débats du Figaro. Pour lui, la logique de l’euthanasie est folle, du point de vue humain « car ces lois en prétextant de la détresse des malades, ouvrent en réalité un droit opposable à la mort, un droit-créance qui s’impose à la société et dont le corps médical devient l’effecteur » ; du point de vue juridique, « car elles donnent à un médecin isolé la charge d’examiner, de décider et d’exécuter la décision. Cela fait pourtant des siècles que le monde judiciaire a compris que la garantie minimale des droits du citoyen est de séparer ces fonctions… La loi est là pour protéger les personnes et régler la vie en société. Elle ne peut pas faire office de thérapie individuelle ».
Nous sommes en revanche en désaccord sur les fondements philosophiques et donc anthropologiques des positions prises par ce médecin, qui déclare : « En confirmant son choix, la France est fidèle à son héritage lié aux Lumières et aux droits de l’homme ». En réalité, elle est fidèle dans ce cas précis à son héritage chrétien. Pour l’Eglise catholique, tout homme est créé à l’image de Dieu et donc toute vie humaine est sacrée, de la conception à la mort naturelle, ainsi que Benoît XVI l’a rappelé lors de sa venue en septembre dernier. La vie n’est pas un matériau que l’on peut manipuler à sa guise : elle doit être respectée intrinsèquement.
Anne Cognac