A la suite des sanctions demandées par le Comité populaire de Hanoï contre l’archevêque du lieu, Mgr Ngô Quang Kiêt, et contre plusieurs prêtres, la conférence épiscopale vietnamienne vient d’adresser sa réponse aux autorités communistes par une lettre du 25/09/2008. Loin de désavouer leurs frères, les évêques vietnamiens persistent à dénoncer les dérives d'un système auquel ils opposent la doctrine sociale de l’Eglise. Extraits :
Sur les sanctions demandées : "Après examen, nous constatons que les personnes citées n’ont rien fait qui soit contraire au droit canon actuellement en vigueur dans l’Eglise catholique. Nous tenons à faire connaître cela clairement au Comité populaire. "
Les évêques vietnamiens précisent ensuite le rôle de l’Eglise au Viêt Nam : "Les joies et les espérances, les souffrances et les soucis du peuple vietnamien sont nos joies et nos espérances, nos souffrances et nos soucis, nous, les évêques de la Conférence épiscopale du Vietnam. L’Eglise n’a pas pour fonction de faire de la politique, mais elle ne se tient pas en marge de la société. Dès lors, en tant que dirigeants au sein de l’Eglise catholique, nous avons la responsabilité d’enseigner la doctrine sociale de l’Eglise, pour la promotion de l’homme et de la vie sociale dans son intégralité. "
Ils dénoncent ensuite le rôle néfaste des médias à la botte du pouvoir et de l’école… et là, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec nos sociétés occidentales : " un certain nombre de médias, au lieu de servir d’intermédiaires et d’aider à la compréhension, cherchent à créer la sensation et à jeter le soupçon. Alors qu’aujourd’hui, les médias se développent puissamment et rapidement, on devrait voir s’intensifier la compréhension des hommes et se développer leur solidarité. Mais, en réalité, les moyens de communication ne sont utiles à l’homme et à la communauté sociale que s’ils servent la vérité et reflètent la réalité d’une façon sincère. Aujourd’hui, l’une des réalités qui froissent la conscience des hommes est la malhonnêteté en de nombreux domaines, y compris dans le milieu qui a le plus besoin de la vérité, à savoir l’éducation scolaire. ", ajoutant plus loin : "la morale professionnelle exige que les personnes qui travaillent dans les médias respectent la vérité. En fait, des nouvelles sont déformées, tronquées, comme dans le cas du conflit sur la propriété de l’ancienne Délégation apostolique. C’est pourquoi nous proposons que les personnes qui travaillent dans les médias prennent les plus grandes précautions lorsqu’ils publient des nouvelles ou des photos, surtout en rapport avec l’honneur et le bon renom d’un individu ou d’une communauté."
Concernant les spoliations, les évêques en appellent au droit de propriété, ce qui n’est pas rien dans un régime marxiste qui nie ce droit.
La missive se termine ainsi : "Ces réflexions ont pour source le désir de contribuer positivement au bon développement du pays. Selon notre souhait, elles sont adressées à tous nos frères et sœurs catholiques et à tous les hommes de bonne volonté. Nous sommes persuadés que, lorsque, tous ensemble, nous édifierons notre pays sur la base de la justice, de la vérité et de l’amour, notre patrie, le Vietnam, sera de plus en plus riche, procurera le bonheur et la prospérité et contribuera à l’édification d’un monde meilleur. "
Avec Chrétienté Solidarité, nous apporterons notre soutien à ces pasteurs courageux, à leurs fidèles et à tous les Vietnamiens de bonne volonté lors de la manifestation de ce samedi 4 octobre.
Yann Baly
(sources : Eglises d’Asie).
Sur Le Salon Beige, la réponse de l'archevêque de Hanoï aux autorités communistes concernant les spoliations et agressions diverses de la part des groupements officiels du régime.