La vérité c’est que je n’ai pas voulu me précipiter dans des commentaires hâtifs sur une actualité politique nationale et mondiale éminemment complexe. Une fois de plus on peut d’ailleurs observer combien dans la nébuleuse de l’extrême-droite et même dans notre droite nationale certains réagissent sentimentalement aux événements et souvent avec des positions ou plutôt des passions voir des pulsions diamétralement opposées.
Je m’efforcerai donc dans ma prochaine émission de Radio-Courtoisie (mercredi 11) et surtout dans le numéro de Reconquête de septembre d’analyser d’abord et de prendre position ensuite sur la nouvelle configuration du désordre mondial. J’ai souvent manifesté d’ailleurs combien j’étais sceptique sur l’inéluctabilité du Nouvel Ordre Mondial tel que souhaité par les puissances occidentales et quelquefois présentées par certains avec une vision complotiste des choses à mon sens exagérée. J’ai maintes fois regretté une réduction de l’extrême complexité du monde à l’influence quasi-exclusive de déterminants tels qu’une géniale volonté juive sans aucune contradiction ou qu’une irrésistible machination maçonnique planétaire.
Ce type d’analyse ou plutôt de refus d’analyse a certes le mérite d’offrir en quelque sorte le repos d’une vision manichéenne du monde où face à la conjuration invincible des forces infernales il n’y aurait plus qu’à attendre la réalisation des écrits apocalyptiques. Or ce qui fait l’actualité de la planète aujourd’hui n’est pas autre chose que le phénomène permanent du jeu des puissances nationales ou idéologiques, montantes ou déclinantes, des rapports de force, et de la détermination des hommes.
Mais les effets conjugués des discours politiques et religieux lénifiants, des tiédeurs de la société de consommation et du totalitarisme pornographique, avaient réussi somme toute en quelques dizaines années à installer le sentiment général d’une vie, chez nous en France, définitivement non sans troubles mais sans guerre.
Et l’on s’était habitué aussi à des politiciens conformatés selon une réduction de la politique au marketing et aux jeux de la médiacratie. Or voici que crèvent nos écrans des gouvernants politiques qui ne sont pas des plaisantins ; à qui déplaisent les habitudes kouchnéro-sarkozienne du tutoiement, du tapage de ventre et autres palpages de bidoche. Il suffit de regarder les gueules fermées des dirigeants chinois et russes, leur impassibilité flegmatique de redoutables joueurs d’échecs ou de ma-jong, pour saisir que la politique mondiale n’est vraiment pas celle selon Point de Vue-Images du Monde ou Gala.
La vérité c’est que les principes d’ailleurs contradictoires du droit international, certes jamais parfaitement respectés même dans la fin du XXe siècle post-soviétique, ne sont plus aujourd’hui que des prétextes dans les justifications des impérialismes ou des nationalismes de notre époque.
Ainsi, tantôt le principe de l’intangibilité des frontières issues principalement des traités de conclusion des deux guerres mondiales, tantôt celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sont-ils invoqués avec le cynisme de réalistes politiques machiavéliennes. Cependant nos Kouchner et Sarkozy invoquent immuablement l’idéal de la démocratie à faire régner partout.
L’évidence aveuglante est pourtant que la Chine capitalo-communiste se contrefiche tout autant du droit des Tibétains, des Ouigours ou d’autres peuples à disposer d’eux-mêmes que de la démocratie selon François Bayrou. C’est que la Russie invoque sans raison le droit des Abkhazes ou des Ossètes à disposer d’eux-mêmes, alors qu’elle les a bien entendu d’ores et déjà à nouveau absorbés mais le nie pour les Tchétchènes au nom du respect de l’intégrité du territoire russe. Quant aux Américains et aux divers Européens ils ont en effet, on ne cesse de le dire, allègrement violé au Kossovo les principes de respect de la souveraineté et de l’intégrité du territoire serbe. Ceci ne saurait faire oublier précédemment que les Serbes avaient eux violé aussi allègrement ces mêmes principes en voulant imposer une sécession des Serbes peuplant la Krajina en Croatie.
Venons-en maintenant à l’Afghanistan. Et d’abord à exprimer combien il est insupportable pour quiconque possède un tant soit peu de bon sens politique d’entendre encore nos dirigeants seriner que nos soldats sont là-bas pour défendre la démocratie. Que l’on s’oppose aux Talibans, soit ! Mais l’on doit bien sûr s’interroger sur la méthode. Mais pour ce qui est de la démocratie qui niera que talibans ou pas, les Afghans n’aspirent pas plus au régime politique issus des cerveaux de Rousseau, de Condorcet, de Franklin que de boire du whisky au briquefaste ou du Beaujolais à chaque repas. Oui vraiment on peut affirmer que, toutes tribus confondues, les Afghans n’ont rien à faire de la démocratie universelle. Leur modèle n’est-il pas celui du doux prophète Mahomet gouvernant sagement Médine dans la douceur de son harem et selon le tranchant des sabres de ses guerriers ?
En attendant, tout le monde voit bien que l’on n’est d’autant moins au bout de nos peines dans le guêpier afghan que celui-ci n’a pas de frontière réelle avec la termitière pakistanaise et que c’est au Pakistan où l’armée est, grâce aux Américains, dotée de l’arme nucléaire que la menace terroriste pour la paix du monde est aujourd’hui la plus dangereuse. Car est-on bien sûr que cette armée ne soit pas aussi islamistement infiltrée que le sont déjà les services secrets ?
On mesurera peut-être un jour combien il eut été sage d’éviter que s’opposent les vieux peuples d’Europe, de Russie et d’Amérique, à composante encore majoritairement européenne.Un dernier point : comme je l’avais hélas prévu dans mon analyse du dernier numéro de Reconquête (« Des feux d’artifices du 14 juillet aux dangers d’explosion internationale ») la stratégie de Nicolas Sarkozy consistant à essayer de dissocier la Syrie de son alliance avec l’Iran est déjà en voie d’échec. Non seulement Bachar el-Assad est allé à Téhéran mais aussi à Moscou pour resserrer les liens. Qui ne le voit, circonstanciellement un axe Moscou-Téhéran-Damas s’esquisse et se renforcera si les choses ne s’arrangent pas entre les pays occidentaux et la Russie. Et ce n’est pas parce que la Syrie accepte de jure de reconnaître l’indépendance du Liban et d’y ouvrir une ambassade que cela signifie un renoncement à la main-mise de facto sur le pays que son allié Hezbollah contrôle de plus en plus. Les Russes seront, à n’en pas douter, de bons conseillers de la Syrie. L’analogie du Liban avec la Georgie est en effet évidente.
L’évidence aveuglante est pourtant que la Chine capitalo-communiste se contrefiche tout autant du droit des Tibétains, des Ouigours ou d’autres peuples à disposer d’eux-mêmes que de la démocratie selon François Bayrou. C’est que la Russie invoque sans raison le droit des Abkhazes ou des Ossètes à disposer d’eux-mêmes, alors qu’elle les a bien entendu d’ores et déjà à nouveau absorbés mais le nie pour les Tchétchènes au nom du respect de l’intégrité du territoire russe. Quant aux Américains et aux divers Européens ils ont en effet, on ne cesse de le dire, allègrement violé au Kossovo les principes de respect de la souveraineté et de l’intégrité du territoire serbe. Ceci ne saurait faire oublier précédemment que les Serbes avaient eux violé aussi allègrement ces mêmes principes en voulant imposer une sécession des Serbes peuplant la Krajina en Croatie.
Venons-en maintenant à l’Afghanistan. Et d’abord à exprimer combien il est insupportable pour quiconque possède un tant soit peu de bon sens politique d’entendre encore nos dirigeants seriner que nos soldats sont là-bas pour défendre la démocratie. Que l’on s’oppose aux Talibans, soit ! Mais l’on doit bien sûr s’interroger sur la méthode. Mais pour ce qui est de la démocratie qui niera que talibans ou pas, les Afghans n’aspirent pas plus au régime politique issus des cerveaux de Rousseau, de Condorcet, de Franklin que de boire du whisky au briquefaste ou du Beaujolais à chaque repas. Oui vraiment on peut affirmer que, toutes tribus confondues, les Afghans n’ont rien à faire de la démocratie universelle. Leur modèle n’est-il pas celui du doux prophète Mahomet gouvernant sagement Médine dans la douceur de son harem et selon le tranchant des sabres de ses guerriers ?
En attendant, tout le monde voit bien que l’on n’est d’autant moins au bout de nos peines dans le guêpier afghan que celui-ci n’a pas de frontière réelle avec la termitière pakistanaise et que c’est au Pakistan où l’armée est, grâce aux Américains, dotée de l’arme nucléaire que la menace terroriste pour la paix du monde est aujourd’hui la plus dangereuse. Car est-on bien sûr que cette armée ne soit pas aussi islamistement infiltrée que le sont déjà les services secrets ?
On mesurera peut-être un jour combien il eut été sage d’éviter que s’opposent les vieux peuples d’Europe, de Russie et d’Amérique, à composante encore majoritairement européenne.Un dernier point : comme je l’avais hélas prévu dans mon analyse du dernier numéro de Reconquête (« Des feux d’artifices du 14 juillet aux dangers d’explosion internationale ») la stratégie de Nicolas Sarkozy consistant à essayer de dissocier la Syrie de son alliance avec l’Iran est déjà en voie d’échec. Non seulement Bachar el-Assad est allé à Téhéran mais aussi à Moscou pour resserrer les liens. Qui ne le voit, circonstanciellement un axe Moscou-Téhéran-Damas s’esquisse et se renforcera si les choses ne s’arrangent pas entre les pays occidentaux et la Russie. Et ce n’est pas parce que la Syrie accepte de jure de reconnaître l’indépendance du Liban et d’y ouvrir une ambassade que cela signifie un renoncement à la main-mise de facto sur le pays que son allié Hezbollah contrôle de plus en plus. Les Russes seront, à n’en pas douter, de bons conseillers de la Syrie. L’analogie du Liban avec la Georgie est en effet évidente.