vendredi 13 juin 2008

Sans aucune repentance exigée par l’Etat sarkozien, Bachar-El-Assad au défilé du 14 Juillet


Même si je sais bien que c’est « la fête de la fédération » du 14 Juillet 1790 que commémore notre fête nationale, je n’oublie pas que cette dernière célébrait l’ignominieuse, l’atroce prise de la Bastille de 1789 sans aucune gloire, mais avec son cortège d’horreur sanglante de dépeçage humain et d’anthropophagie.

Aussi ne confondant pas le patriotisme français et chrétien avec le patriotisme révolutionnaire, n’ai-je jamais été un grand enthousiaste du 14 Juillet et j’ai toujours défendu la liberté de Georges Brassens de chanter : « Le jour du 14 Juillet, je reste dans mon lit douillet ».

Néanmoins, puisque c’est malgré tout le jour de notre fête nationale, j’ai quelque fois regardé à la télévision le défilé.

Cette année, l’Elysée nous annonce l’invitation à la tribune d’honneur, près de Nicolas Sarkozy, de Bachar El-Assad.

Comme je l’ai commenté ces jours derniers, la diplomatie française s’est en effet engouffrée derrière celle d’Israël. Elle est, en effet, en quelque sorte autorisée à renouer avec Damas, puisque Israël et Syrie négocient avec l’accord de l’Oncle Sam. On verra, je le répète, que cela n’ira pas loin et que la Syrie n’est pas plus prête à éliminer le Hezbollah qu’Israël à évacuer le Golan.

Cela dit, je ne suis pas hostile au fait que la France entretienne des relations avec un Etat encore il y a peu américainement rangé parmi les « Etats-voyous ».

Les Etats, à de rares exceptions, ne sont-ils pas en effet peu ou prou presque tous voyous et comme nous entretenons des relations avec bien des Etats « super-voyous » pourquoi pas avec l’Etat alaouite syrien ?

Cela peut se comprendre si l’on demande à ces Etats de manifester au moins des regrets (hypocrites bien sûr mais il faut s’en contenter) des crimes qu’ils ont commis contre la France et des Français.

Ainsi, la moindre des choses à exiger de la part de l’ancien terroriste Bouteflika ne serait-elle pas qu’il institue en Algérie au moins une journée de repentance du passé barbaresque et esclavagiste et plus encore des massacres commis par son FLN, du génocide des harkis et de l’enlèvement de trois mille de nos compatriotes pieds-noirs en 1962 à Oran et ailleurs ?

Bachar el-Assad est le fils et le successeur de son père. C’est ce dernier qui a couvert au Liban les assassinats de notre ambassadeur Delamarre et de notre attaché militaire, que j’avais beaucoup apprécié, le colonel Gouttières et surtout de nos 55 parachutistes dans l’attentat du Drakar.

C’est ce régime baasso-alaouite qui n’a cessé de terroriser et d’ensanglanter le Liban depuis plus de trente ans, éliminant sans cesse tous ceux qui s’opposaient à sa main-mise sur le pays des cèdres.

Je note ici un peu ironiquement dans quel désarroi doivent être les admirateurs « rouges-bruns » de ce régime, toute la cohorte d’une extrême-droite qui professe la plus haute admiration pour Thierry Meyssan, l’animateur du réseau Voltaire et le prosélyte gay qui s’est reclassé dans l’exploitation de la mine de désinformation selon laquelle les attentats du 11 Septembre auraient été organisés par un fantastique complot du Mossad et de la CIA pour justifier l’invasion de l’Irak !

Je précise ici que je n’ai de sympathie particulière ni pour le Mossad, ni pour la CIA, pas plus que pour le FSB russe. Mais d’une part les Américains n’avaient vraiment pas besoin de tels attentats avec de tels dégâts frappant leurs plus orgueilleux monuments et leur centre économique comme prétexte à une nouvelle guerre décisive contre l’Irak !

Et il fallait qu’ils soient bien forts pour manipuler ainsi un Ben Laden et ses hommes.

Thierry Meyssan qui édite, à jet continu, ses brochures à Damas (sans aucune difficulté financière) doit peut-être s’inquiéter un peu et, avec lui, ses amis parisiens d’une certaine sensibilité au sein du Front National.

Pour ma part, je n’aurai pas le courage de regarder Bachar el-Assad, impénétrable, regardant avec Nicolas Sarkozy, ravi, défiler nos paras. Cela me donnerait envie de vomir. Je penserai, la rage au cœur, à leurs anciens du Drakar.