Selon le Dalaï Lama, l’invasion du pays par l’armée rouge de Mao Tsé Toung dans les années cinquante entraîna dans un déferlement de cruauté sadique la massacre de plus de 1,2 millions de Tibétains, selon les cas « crucifiés, décapités, traînés jusqu’à la mort par des chevaux au galop, brûlés vifs, jetés dans l’eau glacée pieds et poings liés, pendus, disséqués et démembrés vivants ».
Lorsqu’un peuple perd ainsi, dans un enfer de cruauté, le tiers de sa population, qu’un autre tiers s’exile et que l’autre tiers ne vit que sous la terreur dans l’écrasement de son identité, cela s’appelle évidemment un génocide.
Aujourd’hui, les héroïques résistants du petit reste du peuple tibétain sont par milliers emprisonnés. On le sait, beaucoup seront plus ou moins vite exécutés selon les modes de la justice chinoise mais la prison pour les autres sera le septième cercle de l’enfer.
Mais ce serait aussi injuste de rendre tout le peuple chinois coupable de tant d’horreurs que tout le peuple russe responsable des abominations soviétiques ou tout le peuple allemand coupable des crimes du nazisme.
En effet, si par son immensité le peuple chinois n’a pas été frappé d’un génocide démographique, il n’en a pas moins connu de gigantesques exterminations au long des campagnes de terreur décidées par Mao Tsé Toung que Giscard d’Estaing, déjà fleurisseur du Mausolée de Lénine, avait salué comme un « phare de la pensée universelle » !
Mais aussi l’intrinsèque perversion sataniste du système communiste fit de chaque chinois à la fois un bourreau et une victime où chacun se défiait de l’autre, épiait et dénonçait. Il en fut de même, rappelons-le, en URSS, en Roumanie, en Indochine, à Cuba et dans tous les autres pays communistes avec selon les époques, ça ou là, des sommets d’horreur.
La Chine connut des Himmalayas de cruauté que le chiffre de 80 millions d’assassinés, dans son abstraction, n’évoque pas pour beaucoup s’ils n’ont pas lu les témoignages des survivants. Je viens d’en lire ou relire quelques uns dont il faudrait lire aussi des extraits dans les collèges en cette période de célébration de mai 68 où il va falloir rappeler l’engagement maoïste derrière Sartre et Beauvoir de toute la clique des Geismar, des July et des Lévy qui n’en finissent pas de parader sans vergogne dans les média. Saluons au passage l’attitude d’André Glucksmann qui, lui au moins, n’hésite pas à clamer : « Mes années maoïstes me font toujours honte », rappelant que ceux qui étaient maoïstes « pactisaient avec le meurtre de dizaines de milliers d’hommes ».
-Les massacres de la révolution culturelle (Buchet Chartel)
Cet ouvrage est le fait de l’historien chinois de la révolution culturelle, Song Yongyi, qui fut lui-même un actif garde-rouge à Shangaï avant d’être emprisonné pendant quatre ans pour avoir organisé…..des groupes de lecture.
Song Yongyi a rassemblé les témoignages de rescapés d’atrocités indicibles qui rappellent bien sûr celles de la révolution française ou encore celles du génocide des Arméniens et autres chrétiens en Turquie et qui annonçaient celles de l’Indochine et notamment du génocide cambodgien.
Ainsi dans les massacres de Daxing, Yu Lnowen évoque les procédés de mise à mort : « taillader la peau à l’aide d’un hache-paille ; avec les jeunes enfants le procédé était encore plus cruel : on maintenait avec le pied l’une des jambes de l’enfant puis on lui fendait le corps en deux en lui arrachant l’autre jambe ». Et encore : « les nourrissons étaient le plus souvent tranchés en deux ». Descriptions encore d’une grand-mère et de son petit-fils enterrés vivants.
Mais c’est toute une fresque de ce dont la monstruosité humaine exacerbée par le fanatisme idéologique est capable que présente ce livre. On peut quelquefois, dans les nuits de la foi, douter de l’existence de Dieu mais de celle de Satan, c’est impossible !
-J’ai connu en Chine le lavage de cerveau
(Mobilisation des consciences -Diffusion Desclée de Brouwer) de Dries Van Coillie.
C’est en janvier 1968 à Toulouse que, grâce à Françoise Huet, j’avais écouté le récit de ce religieux missionnaire de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie qui avait été enfermé pendant deux ans dans un camp de concentration japonais puis, arrêté en juillet 1951, avait subi trois ans de lavage de cerveau dans une prison maoïste.
Je n’avais pas réouvert son livre depuis et, l’ayant refermé au soir de ce lundi de Pâques, je me dis qu’il faudrait vraiment le rééditer et je vais examiner ce projet. Quand je l’avais écouté, je m’étais demandé comment il était possible que le Père Van Coillie, solide flamant certes, avait pu survivre à tout ce qu’on lui avait fait subir, pas pour le tuer, mais pour le briser à la fois physiquement et spirituellement selon un va-et-vient de torture physique et morale très élaboré.
Le père nous raconta que le camp japonais était dur, très dur, on pouvait y subir des cruautés mais ce n’était pas de l’ordre du raffinement de la torture communiste pour rallier la victime au bourreau. Il nous citait de même son ami le Père Ulrich Lebrun qui avait eu, lui, l’infortune de subir successivement les sévices de Buchenwald et celles de Pékin et qui, à la question de savoir où il avait le plus souffert, répondait : « Je préfère dix ans de Buchenwald à un an de Pékin » (cité dans la préface de Gabriel Marcel).
Plus tard on aurait de même le propos du colonel Weinberger de confession juive qui avait été déporté à Auschwitz avant de connaître la détention dans un camp du Viet-Minh. Il disait : « au moins à Auschwitz on ne nous demandait pas de chanter à longueur d’heures les louanges de nos bourreaux ».
-Le livre rouge des martyrs chinois (ed-Salvator)
Cet ouvrage de Gerolamo Fazzini est notamment consacré au chemin de croix des moines trappistes de Yangjiaping et aux tourmentes subies pour leur foi par tant de catholiques chinois.
Dans sa préface, le cardinal Joseph Zen cite ces paroles de Benoît XVI : « L’histoire reste indéchiffrable, incompréhensible. Personne ne peut la lire. Peut-être les larmes de Jean face au mystère si obscur de l’histoire expriment le trouble des Eglises asiatiques pour le silence de Dieu face aux persécutions auxquelles elles étaient exposées à cette époque ».
Je traite dans le prochain Reconquête de ce silence ou plus exactement du silence de nos paroisses catholiques de France devenues en seconde moitié du XXème siècle de plus en plus silencieuses sur les églises du Silence. C’est je pense cela que veut exprimer le Pape.
Hélas, on ne constate toujours pas beaucoup d’expression de solidarité concrète avec leurs frères persécutés chez les catholiques français.
-Sur les camps de la mort du Laogaï
On me demande ce que signifie « Laogaï ». Il ne s’agit pas du tout comme « Goulag » d’un terme fabriqué avec les premières lettres des mots de la Direction générale des camps (Glavnoie Oupravlenie Laguerei). Il s’agit de la contraction de Lao Dong Gai Zao. Lao Dong signifie « travail manuel » et Gai Zao, « changer » « réformer ». Le laogaï est donc une généreuse invention du maoïsme pour aider les petits bourgeois, les paysans riches, les contre-révolutionnaires à cheminer vers un glorieux épanouissement dans la conscience socialiste.
L’ouvrage le plus connu sur cette institution progressiste est celui du rescapé, Harry Wu : « Retour au Laogaï » et sous-titré : « La vérité sur les camps de la mort dans la Chine d’aujourd’hui ».
Vingt millions d’hommes et de femmes ont en effet péri dans des milliers de camps où l’on travaille jusqu’à exténuement pour produire à des coûts dérisoires.
Parmi les aspects les plus atroces du Laogaï qu’a dénoncé Harry Wu est le trafic du prélèvement des organes sur les détenus que l’on décide d’exécuter sous quelque prétexte, en fait selon les commandes passées par des médecins, des hôpitaux, des membres influents du parti ou de riches émigrés chinois.
Au Trocadéro ce jeudi nous exprimerons donc notre solidarité avec les Tibétains persécutés mais aussi avec tous les chinois victimes de la barbarie communiste.
Lorsqu’un peuple perd ainsi, dans un enfer de cruauté, le tiers de sa population, qu’un autre tiers s’exile et que l’autre tiers ne vit que sous la terreur dans l’écrasement de son identité, cela s’appelle évidemment un génocide.
Aujourd’hui, les héroïques résistants du petit reste du peuple tibétain sont par milliers emprisonnés. On le sait, beaucoup seront plus ou moins vite exécutés selon les modes de la justice chinoise mais la prison pour les autres sera le septième cercle de l’enfer.
Mais ce serait aussi injuste de rendre tout le peuple chinois coupable de tant d’horreurs que tout le peuple russe responsable des abominations soviétiques ou tout le peuple allemand coupable des crimes du nazisme.
En effet, si par son immensité le peuple chinois n’a pas été frappé d’un génocide démographique, il n’en a pas moins connu de gigantesques exterminations au long des campagnes de terreur décidées par Mao Tsé Toung que Giscard d’Estaing, déjà fleurisseur du Mausolée de Lénine, avait salué comme un « phare de la pensée universelle » !
Mais aussi l’intrinsèque perversion sataniste du système communiste fit de chaque chinois à la fois un bourreau et une victime où chacun se défiait de l’autre, épiait et dénonçait. Il en fut de même, rappelons-le, en URSS, en Roumanie, en Indochine, à Cuba et dans tous les autres pays communistes avec selon les époques, ça ou là, des sommets d’horreur.
La Chine connut des Himmalayas de cruauté que le chiffre de 80 millions d’assassinés, dans son abstraction, n’évoque pas pour beaucoup s’ils n’ont pas lu les témoignages des survivants. Je viens d’en lire ou relire quelques uns dont il faudrait lire aussi des extraits dans les collèges en cette période de célébration de mai 68 où il va falloir rappeler l’engagement maoïste derrière Sartre et Beauvoir de toute la clique des Geismar, des July et des Lévy qui n’en finissent pas de parader sans vergogne dans les média. Saluons au passage l’attitude d’André Glucksmann qui, lui au moins, n’hésite pas à clamer : « Mes années maoïstes me font toujours honte », rappelant que ceux qui étaient maoïstes « pactisaient avec le meurtre de dizaines de milliers d’hommes ».
-Les massacres de la révolution culturelle (Buchet Chartel)
Cet ouvrage est le fait de l’historien chinois de la révolution culturelle, Song Yongyi, qui fut lui-même un actif garde-rouge à Shangaï avant d’être emprisonné pendant quatre ans pour avoir organisé…..des groupes de lecture.
Song Yongyi a rassemblé les témoignages de rescapés d’atrocités indicibles qui rappellent bien sûr celles de la révolution française ou encore celles du génocide des Arméniens et autres chrétiens en Turquie et qui annonçaient celles de l’Indochine et notamment du génocide cambodgien.
Ainsi dans les massacres de Daxing, Yu Lnowen évoque les procédés de mise à mort : « taillader la peau à l’aide d’un hache-paille ; avec les jeunes enfants le procédé était encore plus cruel : on maintenait avec le pied l’une des jambes de l’enfant puis on lui fendait le corps en deux en lui arrachant l’autre jambe ». Et encore : « les nourrissons étaient le plus souvent tranchés en deux ». Descriptions encore d’une grand-mère et de son petit-fils enterrés vivants.
Mais c’est toute une fresque de ce dont la monstruosité humaine exacerbée par le fanatisme idéologique est capable que présente ce livre. On peut quelquefois, dans les nuits de la foi, douter de l’existence de Dieu mais de celle de Satan, c’est impossible !
-J’ai connu en Chine le lavage de cerveau
(Mobilisation des consciences -Diffusion Desclée de Brouwer) de Dries Van Coillie.
C’est en janvier 1968 à Toulouse que, grâce à Françoise Huet, j’avais écouté le récit de ce religieux missionnaire de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie qui avait été enfermé pendant deux ans dans un camp de concentration japonais puis, arrêté en juillet 1951, avait subi trois ans de lavage de cerveau dans une prison maoïste.
Je n’avais pas réouvert son livre depuis et, l’ayant refermé au soir de ce lundi de Pâques, je me dis qu’il faudrait vraiment le rééditer et je vais examiner ce projet. Quand je l’avais écouté, je m’étais demandé comment il était possible que le Père Van Coillie, solide flamant certes, avait pu survivre à tout ce qu’on lui avait fait subir, pas pour le tuer, mais pour le briser à la fois physiquement et spirituellement selon un va-et-vient de torture physique et morale très élaboré.
Le père nous raconta que le camp japonais était dur, très dur, on pouvait y subir des cruautés mais ce n’était pas de l’ordre du raffinement de la torture communiste pour rallier la victime au bourreau. Il nous citait de même son ami le Père Ulrich Lebrun qui avait eu, lui, l’infortune de subir successivement les sévices de Buchenwald et celles de Pékin et qui, à la question de savoir où il avait le plus souffert, répondait : « Je préfère dix ans de Buchenwald à un an de Pékin » (cité dans la préface de Gabriel Marcel).
Plus tard on aurait de même le propos du colonel Weinberger de confession juive qui avait été déporté à Auschwitz avant de connaître la détention dans un camp du Viet-Minh. Il disait : « au moins à Auschwitz on ne nous demandait pas de chanter à longueur d’heures les louanges de nos bourreaux ».
-Le livre rouge des martyrs chinois (ed-Salvator)
Cet ouvrage de Gerolamo Fazzini est notamment consacré au chemin de croix des moines trappistes de Yangjiaping et aux tourmentes subies pour leur foi par tant de catholiques chinois.
Dans sa préface, le cardinal Joseph Zen cite ces paroles de Benoît XVI : « L’histoire reste indéchiffrable, incompréhensible. Personne ne peut la lire. Peut-être les larmes de Jean face au mystère si obscur de l’histoire expriment le trouble des Eglises asiatiques pour le silence de Dieu face aux persécutions auxquelles elles étaient exposées à cette époque ».
Je traite dans le prochain Reconquête de ce silence ou plus exactement du silence de nos paroisses catholiques de France devenues en seconde moitié du XXème siècle de plus en plus silencieuses sur les églises du Silence. C’est je pense cela que veut exprimer le Pape.
Hélas, on ne constate toujours pas beaucoup d’expression de solidarité concrète avec leurs frères persécutés chez les catholiques français.
-Sur les camps de la mort du Laogaï
On me demande ce que signifie « Laogaï ». Il ne s’agit pas du tout comme « Goulag » d’un terme fabriqué avec les premières lettres des mots de la Direction générale des camps (Glavnoie Oupravlenie Laguerei). Il s’agit de la contraction de Lao Dong Gai Zao. Lao Dong signifie « travail manuel » et Gai Zao, « changer » « réformer ». Le laogaï est donc une généreuse invention du maoïsme pour aider les petits bourgeois, les paysans riches, les contre-révolutionnaires à cheminer vers un glorieux épanouissement dans la conscience socialiste.
L’ouvrage le plus connu sur cette institution progressiste est celui du rescapé, Harry Wu : « Retour au Laogaï » et sous-titré : « La vérité sur les camps de la mort dans la Chine d’aujourd’hui ».
Vingt millions d’hommes et de femmes ont en effet péri dans des milliers de camps où l’on travaille jusqu’à exténuement pour produire à des coûts dérisoires.
Parmi les aspects les plus atroces du Laogaï qu’a dénoncé Harry Wu est le trafic du prélèvement des organes sur les détenus que l’on décide d’exécuter sous quelque prétexte, en fait selon les commandes passées par des médecins, des hôpitaux, des membres influents du parti ou de riches émigrés chinois.
Au Trocadéro ce jeudi nous exprimerons donc notre solidarité avec les Tibétains persécutés mais aussi avec tous les chinois victimes de la barbarie communiste.