samedi 22 décembre 2007

Sarkozy et l’Eglise catholique

Certes on a vu pire et après tout, Nicolas Sarkozy se conduit mieux avec le pape que Philippe le Bel ou Napoléon, humiliant et persécutant le pape Pie VII. Et comment reprocherait-on à notre président de la République de n’être pas parfait sur les exigences dites « non-négociables » de l’Eglise en matière politique et contre la culture de mort, alors que les évêques français, sauf trois ou quatre exceptions, ne les défendent guère. J’ai d’ailleurs souvent dit la même chose à propos de Jean-Marie Le Pen.
Comment reprocher facilement encore à Sarkozy - ce que je fais néanmoins - d’installer l’islam en France alors que croyant sans doute, selon le jargon néo-clérical « poser un acte prophétique », le cardinal Barbarin, très fier d’avoir reçu de la République le titre prestigieux d’officier de l’Ordre national du mérite qu’aucun saint ne reçut jamais, s’est fait décorer par Kamel Kabtane, recteur de la grand mosquée de Lyon ?
Qu’on reconnaisse en effet le mérite des catholiques, leur utilité sociale, leur rôle en quelque sorte de gentils animateurs, voilà ce dont se félicite le cardinal Vingt-Trois qui ne semble pourtant pas se soucier outre mesure de certains prêtres du diocèse de Paris quelque peu abandonnés à leur solitude.
Que les chrétiens personnellement soient humbles et dévoués à tous, voilà certes ce à quoi l’on ne saurait redire. Mais qu’ils ne défendent plus désormais qu’une reconnaissance somme toute archéologique des racines chrétiennes de notre civilisation, voilà ce que nous déplorons.
Qu’ils ne s’insurgent pas massivement contre les ravages de la culture de mort, c’est hélas un fait. La banalisation de l’avortement, la destruction de l’intelligence des enfants qui en ont réchappé par les pédagogies destructrices, les expositions d’art dit contemporain porno-pédophile, n’émeuvent pas la plupart des évêques et des prêtres.
La République peut donc leur accorder avec raison beaucoup de médailles, ils sont en effet bien sages. Leurs cathédrales servent d’ailleurs de plus en plus, comme aujourd’hui à Strasbourg, à l’occupation par des sans-logis. Lorsque ces derniers, comme c’est souvent le cas, sont des musulmans, ils n’ont pas l’incongruité d’occuper les grandes mosquées. Les mosquées sont en effet des lieux sacrés. Quant aux temples maçonniques, comme chacun sait, ils sont certes les lieux de propagation des grands idéaux de tolérance et de fraternité républicaine universelle mais tout de même, ils ne sont ouverts qu’aux vénérables frères. Pas davantage l’on imaginerait une possible occupation de synagogue. Les rabbins, on le sait, et ils ont raison, ne le tolèreraient pas un seul instant. Nul doute qu’il en cuirait aux occupants. L’humilité est certes une vertu chrétienne et la charité la plus grande de toutes. Mais reste à savoir si elles doivent signifier l’inertie, l’abandon des valeurs, l’avachissement. Pour ne point se prosterner devant les ukases du régime, des évêques, des prêtres et des fidèles agonisent longuement dans les prisons chinoises. Pour refuser de passer à l’islam, des chrétiens sont souvent massacrés au Soudan, en Egypte, en Turquie, en Irak, au Pakistan... Où sont les communiqués de Kamel Kabtane pour que dans les pays majoritairement islamiques, chrétiens et musulmans aient les mêmes droits civils et religieux ?
Beaucoup parmi vous, chers lecteurs, connaîtront le joyeux Noël que je vous souhaite. Mais je pense aussi et surtout à ceux qui seront affligés par le deuil, la maladie, les menaces, les duretés des hommes. Que la paix du Christ et la prière de la Vierge leur apporte réconfort et espérance !