lundi 11 juin 2007

« Le cave se rebiffe »

Oh qu’ils étaient tous ennuyeux hier au soir ! A vous faire dégueuler de dégoût devant l’insanité politicienne.
Les uns, repus de république, béats de satisfaction démocratique, dégoulinants de bonheur citoyen à la certitude de retrouver les fauteuils de l’Assemblée pour y représenter le peuple souverain.
Les autres, les battus, en appelant au sursaut républicain face au terrible danger que ferait peser sur la démocratie un pouvoir en voie d’absolutisation.
Tous, sans exception, dévidant plus ou moins bien mais sans humour, sans ironie, sans pétillant, les lieux communs du langage politicien.
On appelle cela la langue de bois. Gare en effet à ne pas se laisser aller à quelque observation non conformiste, à quelque considération réaliste sur l’état de notre pays et les menaces réelles qui pèsent sur son devenir.
Pour certains enfin, l’affirmation, sans la moindre esquisse de volonté de remise en cause de leurs propres erreurs, selon laquelle la défaite n’est due qu’à l’adversaire, à l’illusionniste désormais au pouvoir. Il n’y a donc plus qu’à attendre son échec et ça ira mieux pour le parti !
Alors, je l’avoue, je ressentais hier au soir comme une « overdose » de politiciennerie et puisque, pour une fois, j’étais devant mon poste de télévision, dans la relaxation de mon canapé, j’ai simplement changé de chaîne et, ô bonheur, m’apparaissait alors, scintillant d’esprit français, Jean Gabin dans le film « Le cave se rebiffe ».
Alors, quoique ne renonçant pas à œuvrer dans l’espoir qu’un jour les Français se rebifferont, j’avoue avoir délicieusement préféré, pour un moment, l’évasion dans le coup réussi d’un idyllique et spirituel truand, au suivi de déprimants débats.
Voilà pourquoi, je ne suis pas aujourd’hui en humeur d’aller plus loin dans l’analyse des résultats électoraux.