vendredi 3 novembre 2006

De retour du Liban

Avec deux de mes amis, je rentre du Liban où nous avons apporté l’aide de Chrétienté-Solidarité, modeste mais bienvenue, à différentes institutions catholiques de secours au plus déshérités .

J’y ai aussi notamment rencontré Samir GEAGEA, Solange GEMAYEL, Fares SOUAID, et d’autres personnalités du bloc du 14 mars luttant contre l’emprise Syrienne et Iranienne et sous la menace d’assassinats selon l’horrible continuité que l’on sait.

Mes amis libanais ont obtenu pour moi du général SLEIMAN, chef de l’armée libanaise, l’autorisation de visiter les zones du sud fermées aux étrangers. Bénéficiant d’une escorte de protection, nous avons pu longer la frontière avec Israël de Naquoura jusqu’à Marjayoun.

Comme à Beyrouth, à Saïda et à Tyr, nous avons pu constater, notamment à Bent Jbeil et à Yaroun les destructions inéluctables de la guerre.

Ce qui déshonore l’armée israélienne, c’est l’utilisation perverse et massive des bombes à « sous-munitions », dont chacune sème des centaines de charges explosives.

Selon les sources sûres émanant de la Finul, deux à trois cent mille de ces pièges ont été ainsi dispersés un peu partout et il n’est pas de jour où deux ou trois personnes ne soient tuées ou grièvement blessées, essentiellement des enfants qui jouent ou des travailleurs agricoles.

J’ai toujours été un partisan de la paix et de la sécurité d’Israël à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

Je comprends l’inquiétude qui s’y faisait jour devant la menace immédiate que représentait l’armée du Hezbollah tout au long de sa frontière mais rien ne justifiait pareilles armes essentiellement destructrices de vies innocentes et amplificatrices de la haine.

Aucune paix, aucune sécurité ne seront assurées à Israël tant que prévaudra pour la Palestine une politique de murs et de confettis de territoire, aussi inéluctablement vouée à l’échec que celle jadis de l’Afrique du Sud avec l’apartheid et ses « bantoustans ».

J’ai sans cesse formulé cela pendant mes mandatures au Parlement Européen,

Je crois pouvoir affirmer que sur ce point Marine LE PEN n’avait pas à priori des positions bien différentes des miennes.
Ayant par rapport à elle sur d’autres plans les divergences exprimées dans mon livre « Devoir de réponse », je n’en suis que plus à l’aise pour exprimer mon indignation après l’intolérable et stupide attitude du gouvernement israélien refusant sa présence dans la délégation du Parlement Européen qui a d’ailleurs bien réagi. Le gouvernement de Mr OLMERT a injurié la représentation démocratique française et européenne.

Lorsque l’on sait comme moi la teneur de l’idéologie de l’extrême droite israélienne qui participe au gouvernement, et au-delà même, de celle de la droite et de maints courants du sionisme inspirés par Jabotinsky , Ackimeïr ou Gordon, il faut vraiment beaucoup de culot pour s’indigner du prétendu racisme de Marine LE PEN qui n’a pas ce défaut.

C’est une nouvelle illustration de la fable de la paille que l’on cherche dans l’œil du visiteur sans ce soucier de la poutre que l’on a dans le sien. En Israël comme en France, l’antiracisme est il est vrai à géométrie très variable et son instrumentalisation sert évidemment à des fins politiciennes inter-nationales….