lundi 4 juin 2018

Un monde « orwellien »



L’adjectif « orwellien » est désormais usité pour désigner des phénomènes tels qu’admirablement décrits, à partir de l’actualité ou visionnairement anticipés, par Georges Orwell dans son grand roman.

C’est avec grande attention que, rentrant ce samedi d’une bonne rencontre près de Langon avec des adhérents de l’AGRIF, j’ai eu le loisir d’écouter un débat sur France Culture avec une deuxième traductrice, plus de soixante ans après la première, de « 1984 » en langue française.

 J’ai été très attentif  à l’exposé par cette dernière de la conception de son travail, sans doute plus littéraire, assorti de la lecture de certains passages.

Dès que possible, j’achèterai et lirai cette nouvelle traduction.  

Elle n’enlève rien, je crois, sur l’essentiel, à l’immense mérite de la première. Car celle-ci a révélé l’admirable compréhension d’Orwell non seulement des totalitarismes de son temps mais de son anticipation de la constance totalitaire à notre époque fondée sur la bienpensance relativiste généralisée fourrier du nihilisme. Tout sauf 2+2=4 ! Ainsi que devra l’accepter le principal personnage de « 1984 ».

Je me plais à imaginer ce qu’Orwell aurait dit des six cent millions de caméras désormais utilisées par l’État du Big Brother Xi Jingping, pour filmer les moindres faits et gestes de tous les camarades citoyens afin de noter constamment, (comme il en est, insupportablement déjà pour notre permis de conduire), le degré de civisme socialiste de chacun. 

Mais ne nous dit-on pas au Vatican par la voix de l’argentin Mgr Marcelo Sanchez, un proche de François, chancelier de l’Académie pontificale de sciences et aussi de l’Académie sociale, que « ceux qui mettent le mieux en œuvre la doctrine sociale de l’Église sont les chinois ».

Frédéric Le Play, Albert de Mun, Frédéric Ozanam doivent être, là-haut, bien perplexes. On s’interroge en effet sur ce que pourrait être une doctrine sociale conseillée par ce camarade, et ce, même dans les structures de l’Église.

Sans doute, y a-t-il déjà beaucoup de caméras au Vatican pour filmer les faits et gestes de ceux qui ne font pas partie de la camarilla du cardinal marxiste Reinhard Marx…

« Italia fara da se ! »

L’Italie semble donc reprendre la ligne de ce qui fut au XIX° siècle le slogan de la conquête de son unité et de sa souveraineté.

Le chef de la Ligue, non plus dite du nord mais aujourd’hui nationale, Matteo Salvini, désormais ministre de l’Intérieur a en effet annoncé des mesures décisives contre ce que nous avons appelé la « tsunamigration ».

Cela pourra avoir peut-être pour effet immédiat d’empêcher la noyade de malheureux migrants exploités par des passeurs pour leur illusion de trouver un « eldorado » en Europe. Mais il faut aussi se rappeler de ce que les responsables de ces drames sont ceux qui ont vendu l’illusion des printemps arabes, en Tunisie puis en Libye.

Oui, j’ai écrit que, pour l’honneur de la France, je ne voulais pas croire que Nicolas Sarkozy, que je n’appréciais pas politiquement, aurait pu faire éliminer le colonel Khadafi pour l’empêcher de révéler comment il l’aurait financé. Je persiste. Sarkozy aurait en effet perpétré ainsi un acte de haute abomination valant, dans un État digne de ce nom, un peloton d’exécution.

Mais, même blanchi de cette infâme accusation, il n’en a pas moins perpétré, sous l’influence désastreuse de Bernard Henri-Lévy, ce « philosophe du café du commerce », selon, jadis, Raymond Aron, un véritable crime politique en éliminant le colonel bédouin. 

Certes, ce dernier était un dictateur et avait été un infâme terroriste. Mais pourquoi l’avoir alors reçu en grande pompe, l’autorisant à planter sa tente et à dispenser son folklore dans les jardins jouxtant l’Élysée ? Or Khadafi n’était plus qu’un volcan éteint et était devenu, avec son petit livre vert fort peu coraniquement orthodoxe, l’ennemi juré de tous les islamistes.  

Et quelle envolée, grotesque de grandiloquence, de Sarkozy déclarant, après avoir fait abattre son hôte de naguère, que « désormais tous les dictateurs sauront ce qui les attend ». On imagine l’angoisse d’un Erdogan, d’un Xi Jingping et d’une quinzaine d’autres encore à la pensée d’une telle menace…